Réjouissez-vous! Un nouvel épisode de la série Ys est là. Et, comme d’habitude, on peut s’attendre à du bon. Après tout, Falcom a toujours su chouchouter sa série. Au programme cette-fois-ci, un jeu se plaçant tôt dans la chronologie, des bateaux, et toujours plein d’action! Allons-y! 546v6j

Test réalisé d’après une version fournie par l’éditeur.

C’est pas l’homme qui prend la mer… 3w584z

Le dixième épisode numéroté de la saga Ys se e assez tôt dans la chronologie. Pourquoi? Parce que Dogi, l’ami d’Adol, ne sait toujours pas que c’est une mauvaise idée de prendre le bateau avec le héros aux cheveux rouges. Et lors de leur traversée du golfe d’Obélia (possiblement l’équivalent du golfe d'Armorique, avec les équivalences géographiques) les Normans, qui ont tout de vikings, attaquent le navire et assassinent le capitaine avant de forcer le bateau à s’amarrer au port de Carnac, non loin. Il s’avère que les Normans ont la mainmise sur la région, et que les contrarier est une très mauvaise idée, mais ce n’est comme s’ils étaient méchants, ils sont juste très sévères, surtout quand l’alternative est l’empire Romun, que les connaisseurs de la série portent sûrement dans leur cœur.

Coincés, Adol et Dogi se demandent comment gagner leur croûte le temps de repartir, quand Adol se voit conférer par un coquillage magique trouvé par hasard des pouvoirs de mana, les seuls à même de battre des monstres locaux, les Greigers. Et, histoire d’en rajouter, il se retrouve lié à une jeune guerrière Normane par un lien magique les obligeant à rester proches l’un de l’autre. La situation, déjà complexe, devient encore pire quand les Griegers attaquent Carnac en nombre, et c’est là que Adol et Karja, la guerrière viking, vont prendre la mer ensemble afin de purifier le golfe d’Obélia, d’éradiquer les Griegers et de sauver les locaux. Tout un programme!

Ys X est un RPG d’action dans la lignée directe du huitième et du neuvième épisode, eux aussi disponibles sur Switch. Les habitués pourront donc se plonger dans l’expérience sans soucis. Pour les nouveaux venus, attendez-vous à explorer des grandes zones en 3D et à trouver des coffres, des ressources en pagaille, avec pas mal de chemins secondaires et de secrets à découvrir. Mais surtout, beaucoup d’ennemis. Le combat, en temps réel, est très dynamique, et vous avez énormément d’options afin de pouvoir tailler dans la masse. En plus de cela, vous trouverez au fur et à mesure de votre progression de nouveaux outils d’exploration qui vous permettront d’accéder à toujours plus d’endroits sur les îles du golfe. Mais ça, c’est quand vous n’êtes pas en bateau.

C’est la mer qui prend Adol, tin tin tin! 1x3n5l

La particularité de cet épisode, c’est le fait que vous avez accès à un bateau, et que vous allez pouvoir explorer tout le golfe d’Obelia. En effet, les villes et les terrains d’aventure sont séparés par de vastes étendues d’eau sur lesquelles vous pouvez naviguer. Enfin, au début, vous pourrez difficilement flottiller là où on vous dit d’aller sur votre coquille de noix toute pourrie. Ce n’est qu’après un moment que vous vous amez vraiment en mer, car vous aurez pu améliorer votre bateau, qui deviendra peu à peu plus maniable, et surtout plus capable de se défendre face aux bateaux ennemis. Car oui, sur terre comme sur mer, vous allez vous battre. Les combats en mer sont moins dynamiques que ceux sur terre, mais peuvent quand même se révéler amusants, et vous fournir les ressources nécessaires à l’amélioration de votre navire. Mais il faut bien qu’au début, on s’ennuie un peu.

Heureusement, il y a les conversations d’équipage. En effet, plus vous sauvez de personnes, plus votre équipage va s’agrandir, et ils aiment parler entre eux pour rythmer vos traversées. Sur votre bateau, chaque moussaillon a également son rôle à jouer, vous fournissant de l’aide à sa façon, débloquant des fonctionnalités à la manière des naufragés dans Ys 8. Grâce à cela, on est toujours encouragé à chercher des secrets, à sauver des villageois, ou à approfondir nos relations avec notre équipage, ce qui rend le jeu dynamique et prenant. Mais tout ne se e pas en mer!

Mortel sur tous les terrains 3w83s

Quand vous débarquez à terre, ou que vous abordez un navire, Adol et Karja vont devoir se battre à deux. Ils sont toujours tous deux à l’écran, et c’est vous qui choisissez ce qu’ils font. Vous contrôlez bien entendu le personnage actif de votre choix: Adol est plus rapide, et Karja plus forte, et vous pouvez changer à tout moment, sachant que le personnage non-actif regagne lentement ses points de vie. Le personnage que vous ne contrôlez pas vaquera à ses occupations et se battra en temps réel, géré par l’IA, mais si vous voulez, vous pouvez l’appeler à vos côtés afin de vous battre à deux contre le même ennemi. Faire cela vous permettra de faire bien plus de dégâts, mais aussi d’utiliser des techniques à deux bien plus puissantes que vos techniques solo. Mais d’un autre côté, vous n’avez plus votre binôme pour distraire les ennemis, et ceux-ci frappent fort.

Si les ennemis vous attaquent, vous pouvez vous défendre afin de réduire la perte de PV, voire même effectuer une parade parfaite vous permettant une contre-attaque brutale par la suite, ou vous pouvez esquiver, avec le même système qui récompense un timing serré. Dans certains combats, et surtout contre les boss, bien effectuer une parade, ou une esquive pourra même déclencher une animation spéciale qui décimera la barre de vie du monstre. Et vous seriez bien avisés de vous en souvenir, car même en mode normal, la difficulté ne pardonne pas beaucoup, et vos objets de soin sont limités par voyage (d’où l’importance d’explorer pour trouver des nouveaux flacons où les stocker.) Si un de vos personnages est à terre, vous pourrez tenter de la ranimer avec le deuxième, mais les ennemis vont vous rendre la vie difficile, et seules, vos parades sont moins efficaces, et vous n’avez pas accès au mode duo pour frapper plus fort. 

Afin de faire face, vous allez pouvoir gagner des niveaux, mais aussi améliorer Adol et Karja avec des orbes à placer dans un arbre de progression. Les orbes vous demandent pas mal de composants, y compris d’autres orbes pour les plus puissantes, et placer une seule couleur dans une partie de l’arbre vous fournira des bonus conséquents, donc attendez-vous à er un petit moment à regarder ces arbres. Heureusement, vous pouvez réassigner les orbes à tout moment, alors les erreurs et les expériences sont permises. Ajoutez à cela tout un système d’équipements améliorables, et on comprend pourquoi le jeu est exigeant: car il nous donne les outils pour réussir.

Une saga épique 11u6v

Au delà des combats, Ys X est quand même un RPG, et les personnages, ainsi que l’histoire, y tiennent une place prépondérante. Si nous restons dans quelque chose d’assez classique en termes d’histoire globale, on prendra plaisir à être surpris par les différents tournants du scénario, quand bien même ceux-ci sentent parfois le manga shonen. Cette histoire va rythmer votre progression et naturellement débloquer de nouveaux lieux, la rendant intéressante à suivre, et plusieurs intrigues s’y mêlent afin de former un tout plutôt plaisant. Le seul point noir est le syndrôme de l’élu de Adol, qui a tendance à tout résoudre d’un Deus Ex Machina bien placé quand tout semble perdu. 

Les personnages secondaires bénéficient d’un bon travail, ou au moins d’un nombre conséquent de lignes de dialogues, et il y a toujours quelqu’un qui parle ou qui commente la situation, ce qui peut rendre le monde très vivant, ou très énervant, selon les goûts. Adol, lui, est plutôt silencieux hors gameplay, où il vous signale la présence de secrets. Le jeu a aussi la bonne idée de rendre les dialogues de certains PNJ automatiques quand vous ez à côté, et de vous signaler qui a quelque chose de nouveau à vous dire. On arrête pas le progrès.

La plupart des dialogues des scènes sont doublés en anglais ou en japonais, et tout le jeu bénéficie d’un sous-titrage français de qualité. Niveau sonore, on reste sur le niveau habituel de la série, avec une très bonne bande-son aux accents rock, ainsi que des morceaux bien plus contemplatifs afin de coller à l’ambiance de certains lieux. On ne s’en lasse pas. Niveau graphismes, le niveau a été relevé depuis le neuvième épisode, et un cel-shading doux, ainsi qu’une direction artistique plus épurée permet à la Switch de faire tourner le jeu sans trop de soucis, même si certains sacrifices ont été faits: il y a pas mal de pop-in, même à une distance courte, et les textures sont parfois un peu baveuses. Mais au moins, le jeu tourne bien, et les ralentissements sont très rares, ce qui est appréciable dans un jeu avec des combats aussi frénétiques, et même en mode portable, on peut jouer confortablement et ne pas avoir une image floue ou des soucis de framerate.